Pourquoi faut-il faire attention lors de l’achat de pommes de terre ?

Publié le : 28 septembre 202012 mins de lecture

L’utilisation de pesticides dans les pommes de terre pour réduire leur capacité de germination après la récolte est problématique. Les tubercules biologiques sont meilleurs. En agriculture conventionnelle, on utilise de nombreux produits pour se débarrasser des mauvaises herbes, des insectes et des champignons. En France, des traces de pesticides se retrouvent ainsi sur les aliments que nous mangeons. Si manger des fruits et des légumes est une habitude bénéfique à la santé, est-ce la même chose si ces derniers contiennent ces produits de synthèse ? Petit tour de la question.

Les pesticides et la santé

Les pesticides de synthèse se retrouvent en petites quantités dans une panoplie d’aliments que nous consommons régulièrement. C’est normal puisque ces substances sont utilisées par les agriculteurs qui pratiquent l’agriculture dites « conventionnelle ». Ces petites doses ne semblent toutefois pas être dommageables pour la santé humaine. C’est du moins la conclusion à laquelle arrivent de nombreuses études qui se sont penchées sur le sujet. Cela étant dit, chez les agriculteurs, qui eux, sont exposés à des doses beaucoup plus élevées de par la nature de leur travail, les débroussaillants semblent être associés à des risques plus élevés de divers problèmes tels que la maladie de Parkinson, certains cancers et des malformations congénitales. Si les risques potentiels des pesticides, à petites doses, ne sont pas prouvés, les bénéfices de consommer des fruits et des légumes, eux, sont bien démontrés, et ce, qu’ils contiennent des traces de débroussaillant ou pas. On risque donc davantage de nuire à notre bien-être en se privant de fruits et de légumes par crainte de consommer des traces de pesticides. 

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Faites attention aux pommes de terre non traitées

Comme elle peuvent être traitées avec des produits chimiques pour inhiber la germination, il est conseillé de faire attention aux légumes non traités lors de l’achat. Ces légumes peuvent être conservés pendant des mois sans aucun traitement si elles sont stockées correctement. Mais en avril ou mai au plus tard, les tubercules – selon leur cycle naturel et en fonction de la variété – commencent à germer. Après tout, chaque pomme de terre veut devenir une plante récente et former de nombreux nouveaux tubercules au cours de l’été.

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Les produits chimiques pour l’inhibition des germes empêchent la germination

Or, c’est exactement ce qui n’est pas souhaité dans le commerce alimentaire. Les pommes de terre doivent en tout cas pouvoir être conservées jusqu’à la prochaine récolte en automne sans présenter de pousses ou d’autres altérations de la patate. En attendant, c’est un succès, car quand avez-vous découvert pour la dernière fois une pomme de terre en germination dans votre garde-manger ? Pas avant longtemps ? Cela ne serait pas surprenant. En effet, la patate a été germée depuis longtemps – avec des produits chimiques, plus précisément avec de l’hydrazide d’acifeuicroissalante seulement trois à quatre semaines avant la collecte. Elle atteint les tubercules par les feuilles et les racines et s’y dépose, ce qui signifie qu’elle n’a pas pu être enlevée par lavage ou épluchage.

Plusieurs lots de pommes de terre viennent d’être rappelés, car ils présentaient un dépassement de la limite maximale de résidus d’un insecticide.

Parmentine S.A. en France, vient de rappeler plusieurs paquets de pommes de terre vendus dans les magasins Lidl et Auchan, rapporte Le Dauphiné. Un dépassement de la limite maximale de résidus sur la molécule Fosthiazate, a été observé. La répression des fraudes a ainsi publié, lundi 15 juillet, un rappel pour les pommes de terre de consommation – Nouvelle Récolte, produites par la SCEA de Papin et fournies par Parmentine S.A, et commercialisées entre le 17 juin 2019 et le 5 juillet 2019. Les paquets concernés portent le numéro 19147537, variété Colomba.

Les symptômes qui doivent alerter

Parmentine S.A et la répression des fraudes recommandent aux clients qui auraient acheté ces  de ne pas les consommer et de les rapporter dans les points de vente. Ils seront alors remboursés sans même avoir à présenter un ticket de caisse. Par ailleurs, les personnes ayant consommé ces pommes de terre et présentant des symptômes tels que confusion/nervosité, maux de tête, problèmes respiratoires, circulatoires, sont invitées à consulter un médecin. 

Pas d’obligation d’étiquetage

Un problème pour le consommateur est qu’il n’y a pas d’obligation d’étiquetage pour cette forme d’inhibition des germes. En tant que consommateur, il n’est donc pas possible de savoir si la patate a été traitée à l’hydrazide maléique ou non – sauf si l’on choisit d’emblée des pommes de terre biologiques. En effet, l’utilisation de l’hydrazide d’acide maléique est interdite dans l’agriculture biologique. Il est intéressant de noter que la limite maximale de résidus est de 50 mg/kg pour les patates, mais seulement de 15 mg/kg pour les oignons et les échalotes – et ce, compte tenu du fait que les gens mangent beaucoup plus de patates que d’oignons.

Le chlorprophame ne reste pas non plus sur la peau, mais migre dans le tubercule

Si l’agriculteur ne veut pas recourir à l’hydrazide maléique, lui ou l’entreprise qui stocke les patates peut les fumiger au chlorprophame après la collecte, ce qui est une pratique courante en Allemagne depuis la fin des années 1990. Ce produit chimique inhibiteur de germination est considéré comme potentiellement cancérigène. Nous n’en sommes pas sûrs, mais nous l’utilisons depuis des décennies comme mesure de précaution. Le toxicologue Hermann Kruse de l’université de Kiel a expliqué au magazine suisse K-Tipp, dès 2013, que le chlorprophame pouvait également endommager le système nerveux, le foie et les reins, c’est pourquoi il faut l’éviter. Le chlorprophame est également nocif pour l’environnement, en particulier pour les organismes aquatiques et les oiseaux. Le chlorprophame reste principalement sur la peau, mais il a également été détecté lors de tests – selon l’organisation environnementale autrichienne Global 2000 – dans l’eau de cuisson, les patates bouillies et les substances transformées telles que les chips et les frites, comme l’a confirmé une étude en 2001.

Valeurs limites pour les produits chimiques germicides

La teneur maximale en résidus est de 10 mg de chlorprophame par kilogramme de pommes de terre. Il est également conseillé au consommateur de ne pas consommer plus de 0,2 mg par kilogramme de poids corporel. Si un enfant de 6 ans pèse 20 kg, par exemple, il atteindrait la valeur maximale avec seulement 400 g de patates (si elles sont contaminées par 10 mg de chlorprophame par kg). Et si l’enfant ne mangeait que la moitié des patates (ce qui correspondrait à une grande partie des frites), il atteindrait quand même la valeur limite valable jusqu’en 2006. Comme la fixation des valeurs limites se fonde davantage sur les niveaux communs de pollution que sur la santé humaine, il a été nécessaire à l’époque d’augmenter le niveau parce que les quantités de chlorprophame utilisées dans les patates étaient si élevées que le niveau inférieur a peut-être été trop souvent dépassé. Avec la valeur neuve, cependant, il y a beaucoup d’air et le chlorprophame peut être utilisé de manière détendue. 

Pesticides : les 20 fruits et légumes, non bio 

Les 10 légumes les plus contaminés : melons, poireaux, haricots (non écossés), patates, piments et poivrons, laitues, céleri raves, endives, herbes fraîches et céleri-branche.

Les 10 fruits les plus contaminés : citrons, abricots, pommes, oranges, nectarines et pêches, fraises, pamplemousses, cerises, clémentines et mandarines et raisins. 

Les zéro résidus de pesticides

À la traîne dans ce classement, en France, Auchan vient d’annoncer le lancement d’une gamme de fruits et légumes « sans résidu de pesticide » qui débute maintenant avec une offre de clémentines et oranges espagnoles. Elle s’engage à proposer une gamme de fruits et légumes sans résidu de pesticides couvrant 100 % des besoins des consommateurs. Par cette appellation, l’enseigne entend vendre des produits dont le seuil de détection réglementaire de débris de débroussaillants n’est pas atteint. Dans le cas de la cyperméthrine, un insecticide des oranges, ce seuil serait quarante fois plus faible que la limite maximale en résidus (LMR).

Lidl en France, commande également autant que possible directement les fruits et légumes chez le producteur. Ces productions sont acheminées immédiatement de la ferme aux centres de distribution de Lidl. Ils sont ensuite réfrigérés et soumis à un contrôle de qualité, fraîcheur, maturité et forme. Il est procédé à un nouveau contrôle en magasin afin de vous offrir les meilleures denrées. Leurs fruits et légumes sont produits en Belgique et il est important de développer une relation durable avec les fournisseurs. Tous les fournisseurs veillent par ailleurs à maintenir la LMR à un tiers du niveau prescrit par l’Union européenne. La LMR, ou limite maximale de déchet, est un seuil réglementaire de concentration de débris de produits, biocides ou de médicaments vétérinaires dans les fruits et les légumes. Enfin, la société propose des productions de saison. Vous ne trouverez par exemple des asperges en rayon qu’à la période de collecte.

Les  pommes de terre Zéro résidu de pesticides, chez la Parmentine, sont le résultat de :

1- L’implication de producteurs volontaires, conscients des enjeux et soucieux de défendre des pratiques agricoles respectant l’homme et son environnement
2- Un cahier des charges fondé sur une combinaison de bonnes pratiques agricoles
3- Une traçabilité totale de la parcelle au rayon
4- Des analyses de substances actives sur fruits ou légumes effectuées par un laboratoire indépendant accrédité COFRAC
5 – Un contrôle par un tiers indépendant de l’ensemble du référentiel

C’est un mouvement citoyen de producteurs de fruits et légumes français engagés dans une démarche de progrès agricole et environnemental. À l’écoute des consommateurs, ils défendent le bien-consommer, pour le plus grand nombre, en œuvrant pour renforcer la confiance de tous. Pour honorer cette promesse, ils sont aujourd’hui capables de proposer de nombreuses espèces de fruits et légumes qui présentent Zéro Résidu de Pesticides. Un geste fort en faveur du développement durable.

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